mardi 10 février 2009

Les camps de la mort



Le train s’arrête, c’est la fin du voyage. Ils descendent affamés, apeurés sous les coups et les hurlements des S.S. L’angoisse leur vrille le corps. Ils savent qu’ils vont mourir et se mettent à hurler à leur tour mais les baraques de la mort les avalent et plus rien. Le silence envahit la place devenue presque déserte et les cadavres ressortent, traînés pour être brûlés dans des grands fours en briques rouges. Des flammes sortent des cheminées, et ces pauvres gens auront disparu à jamais.
Bien des années plus tard, les arbres ont poussés mais ils sont toujours là. Au printemps dans le bruissement du feuillage, des voix incessantes murmurent : « Pourquoi nous ont-ils fait cela ? » et lorsque l’hiver arrive et que le vent souffle à travers la forêt dépouillée, et que les branches décharnées s’agitent comme des bras de naufragés sur un radeau à la vue d’un cargo, des cris s’élèvent et l’on peut entendre : « Ne nous oubliez pas, ne nous oubliez pas.»
Et désormais, la mémoire des hommes comme le ciel va osciller du gris au bleu jusqu’au soir où l’incendie du couchant embrasera l’horizon du souvenir.
.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil