jeudi 23 juillet 2009

Le champ de blé


Que la caravelle toutes voiles dehors emporte notre âme à travers les blés ondoyants sous le soleil dont la chaleur embrase l’air que remplit le chant sec et strident des grillons, grisés d’or et de lumière. Ainsi, arrivé au milieu du quotidien doré de l’été, il ne lui reste plus, tel un conquistador, qu’à descendre du navire et à planter son idéal parmi les gouttes rouges des coquelicots autour desquels tournent les abeilles dont les vols tracent dans l’air les formules sacrées du miel des beaux jours de notre vie.

lundi 20 juillet 2009

Les champs du printemps


Enveloppée de lumière, l’âme prend la clé des champs et laisse étancher sa soif de renouveau devant le vent verdoyant qui brille dans la vague des arbres en feuilles qu’entoure la mer des blés encore verts d’où émerge une maison à tuiles rouges, perdue dans les jours qui passent et qui seront oubliés dans la brume des souvenirs. Les nuages dans le ciel semblent immobiles comme dans un tableau qu’aurait pu peindre cet artiste dont l’oreille coupée ne l’empêchait pas d’entendre le chant du printemps et de naviguer sur la toile avec des couleurs éclatantes et des mouvements tourmentés vers l’île où poussent des tournesols dans les champs lumineux et sereins.

mardi 7 juillet 2009

La vierge et l'enfant




A la lisière de la forêt, se pose une petite chapelle à six pans où se dresse à son sommet une statue de la vierge Marie et l’Enfant dans ses bras. Comme un manège, elle semble vouloir tourner sur elle-même : « entrez, entrez Messieurs Dames, venez vous purifier de tous vos péchés, venez retrouver la foi et l’amour du prochain » Ainsi le voyageur, après avoir traversé la forêt, rentre dans ce lieu béni et il lui semble voir au fond de lui-même, celle qui accueille les humbles et les faibles, celle qui est infiniment riche parce que infiniment pauvre, celle dont la tête couronnée d’or et la belle robe bleue piquée d’étoiles illuminent et entourent l’enfant roi bercé dans ses bras, celle dont sa tête fine au contour si pur fait descendre de l’azur les anges, celle dont le regard divin inonde de lumière les âmes grises, fatiguées d’une errance sans fin et fait refleurir cette image d’éternité que chacun a reçu en partage telle la lune d’argent sur le calme d’un étang.