mardi 25 mars 2008

La belle au travail.




En ce samedi 22 Mars, nous voilà de nouveau à l’auberge. Il est 18 h. et Alicia prépare les fouaces. Elle a tout juste 15 ans et elle est mignonne comme tout. Dès qu’elle nous voit, elle est tout sourire et nous embrasse comme du bon pain. Elle est toujours prête à rire d’ailleurs à la moindre occasion. Elle aime son travail, elle aime cette auberge, elle donne une belle âme à cet endroit et je suis sûr qu’elle ne met pas seulement de la pâte dans le four mais aussi toutes les mauvaises intentions dans ce feu d’enfer. Les belles pensées peuvent ainsi rejoindre les vitraux de cette ancienne église.

lundi 24 mars 2008

Le luthier de Saint-Satur.


Jeudi dernier, j’ai été chez le luthier Serge Durin qui habite à St Satur, petit bourg au pied de la colline où se trouve le village de Sancerre réputé pour son vin blanc. De chez lui, il suffit de traverser la route et on se retrouve sur les berges de la Loire dont les eaux grises en hiver reflètent les couleurs du couchant et donnent une lumière qui imprègne l’âme d’une sensation de paix et de sérénité.
J’avais commandé une musette. C’est un bel instrument qui sonne bien mais il faut que je m’habitue au maniement du soufflet.
Les eaux du fleuve qui coulent devant sa maison ont sans doute provoqué chez Serge l’envie de construire un bateau. Celui-ci est presque terminé. Il est à flot et entrain d’être aménagé pour vivre dedans. Il est assez ventru comme l’arche de Noé. A défaut d’emmener tous les animaux, notre marin- luthier, emportera sa musette et lorsqu’il jouera, un monde sonore glissera au fil de l’eau. Donc s’il y a de nouveau le déluge, on en est sûr maintenant, la musique sera sauve.

dimanche 16 mars 2008

Une pause dans les bois


Quand nous partons sur Angers, nous nous arrêtons souvent à cet endroit pour casser la croûte. C’est à quelques kilomètres, après Valençay. J’aime regarder ce tunnel que forment les branches du sous-bois et qui conduit au bout à une prairie ou à un champs de jeunes pousses de blé encore vertes en cette saison d’hiver. Après, il faut repartir. Il nous reste encore deux heures de route pour arriver à l’auberge Angevine. C’est là aussi un long tunnel pour arriver à la prairie de la danse et de la chanson.

mardi 11 mars 2008

Une soirée 18ème au château de la Vicomté


Ce vendredi 7 mars, c'était une petite soirée comme je les aime: charmante et plaisante avec sur la fin, une farandole et un jonglage feu. J'aime jouer cette musique légère, enjouée et déjà romantique. Avec ses airs de rien, elle vous touche l'âme et vous croyez voir un paysage où les hommes avec leurs courtes vestes de soie et les femmes avec leurs longues robes à queues qui dansent sur la pelouse du parc aux allées bordées de grands arbres, voient Colombine, Clitandre, Pierrot, Cassandre et Arlequin tourbillonner comme des feuilles dans la brume du soir.
Un jour , nous reviendrons, danseuse, marionnettiste, magicien, jongleur et musiciens pour créer cette ambiance si particulière des fêtes galantes et rien que d'y penser, j'ai déjà du plaisir. Le plaisir dans l'attente, c'est peut-être ça le bonheur et éprouver aussi du plaisir à ressentir de la tristesse dans les lendemains de fête, c'est peut-être ça la mélancolie.

lundi 3 mars 2008

Un troubadour dans la pièce d'à côté.



Jean-Claude est mort. Il repose désormais à Vauhallan, un beau petit village où il a travaillé toute sa vie en tant qu’instituteur. Il a créé un groupe dans lequel j’étais bassiste. D’ailleurs sur la photo, nous voilà tous avec sa mère de droite à gauche: Pascal la batterie, Gilles le pianiste, Yohan le guitariste et moi.
La cérémonie par sa simplicité où tous ses amis ont parlé de sa vie de musicien et ses anciens élèves, de son dévouement pour sa classe, nous avait profondément émus.
Il y a quelques années, je l’avais vu dans son spectacle cabaret. Sur scène, il donnait tout avec passion et sincérité. Il fallait voir et entendre comment il chantait le « port d’Amsterdam » comment alors il transportait le public par son enthousiasme.
Quelques années plus tôt, sa femme, Arlette était morte. C’est l’occasion aussi de lui rendre un hommage pour l’amour simple et discret qu’elle avait pour les autres. En 1985, ils étaient venus me voir à Henrichemont. Après une errance de 7 ans dans le midi, j’étais parti à la reconquête de la musique. J’étais fraîchement installé et ils arrivaient à point nommé pour que je leur fasse part de mes nouveaux projets.
Je les revois encore tous les deux assis sur le lit. C’est la dernière image que j’ai d’eux ensemble.
Maintenant il repose avec elle en paix. Il nous a laissé une belle leçon de vie et puis quelque part dans la tête résonneront toujours les paroles du port d’Amsterdam où y a des marins qui chantent.
Je pense à ses enfants Céline et Yan, à sa mère.