lundi 25 août 2008

Promenade au lac.




Si je voulais représenter notre âme, cela serait un triangle blanc comme une voile que le vent de l’esprit gonfle pour aller plein d’espérance vers d’autres rivages. Prendre conscience du temps qui passe, c’est s’écarter d’un coup de notre vie avec ses habitudes, c’est mourir un peu. On ne sait pourquoi. La conscience éclaire l’autre rive et voilà que notre âme emporte notre sensibilité vers le beau, le vrai, le bon sur la mer de la contemplation. Peut-être que ces fleurs blanches représentent-elles les âmes des défunts qui frissonnent au vent sur la prairie où l’herbe serait bleue. Elles se racontent les moments de leur vie passée sur la terre. Elles remontent très loin dans le fleuve du temps et certaines revoient comme si c’était hier leur Maman chanter une berceuse : « Il était un petit navire qui n’avait ja jamais navigué, qui n’avait ja ja jamais navigué Ohé, Ohé. Ohé, Ohé matelot, matelot navire sur les flots, Ohé, Ohé matelot, matelot navire sur les flots. »

samedi 23 août 2008

Chopinette et Sandalette sur le pont de Crozant.




Sur le pont, Chopinette jouait au milieu du pont, sur son piano-cocktail. Selon les accords et la suite de notes, les verres se remplissaient d’alcool de buis, de liqueur de fougères, de vin cuit de bruyères et de bien d’autres breuvages encore. Au milieu des elfes et des nains, Sandalette, enivrée oubliait l’heure. Elle s’abandonnait tout entière à la douceur du soir. Le chant des oiseaux, le ruissellement de l’eau, le frémissement des feuilles, tout participait à la beauté du moment au point que le temps semblait avoir suspendu son vol. Les cloches de l’église juchée sur la colline sonnèrent les douze coups de minuit. Chopinette s’arrêta de jouer et Sandalette dans la précipitation perdit sa sandale. Elle était venue avec un bateau à voile blanche qui se transforma en citrouille car elle était en retard. Le lendemain, alors qu’elle lavait le plancher à grande eau dans la maison de ses maîtres, elle se dit qu’elle écrirait un roman pour retrouver le bonheur qu’elle avait eu ce soir là, un roman où deux êtres se retrouvent le soir au clair de lune devant une pièce d’eau sombre et mystérieuse que les gens du pays appellent la mare au diable.

mercredi 13 août 2008

Que d'aventures dans le Berry!











Dans ce beau cadre de la campagne berrichonne, je vais vous écrire les aventures de Pierre de lune.
J’ai déjà les titres. On verra plus tard pour écrire les livres.
Alors voilà : Pierre de Lune en Berry, Le Berry bleu, Le Berry noir, Le Berry mystérieux, Le secret de La Borne (village de potiers au pays fort), Le trésor du Berry rouge, Pierre de lune au Pays de l’Or vert, Objectif Berry, On a marché sur le Berry, Cornemuses en stock, Pierre de Lune et les vielles à « ros »(vielles à roue : instruments traditionnels).
Alors là, il va y avoir du monde, du mouvement et des choses insolites : des gangsters, des chinois, des écossais, un gros champignon, des ancêtres, un trésor, des mirages, des préparatifs pour découvrir le Berry, un atterrissage sur le sol berrichon, des instruments traditionnels en pagaille etc…
Comme dans notre corps : tout bouge, tout circule, se transforme, communique, alors qu’on est là assis, à regarder le ruisseau et ses reflets argentés , un arbre mort avec autour la verdure dont les nuances se déroulent jusqu’à l’horizon bleuté et que notre âme immobile devient un paysage d’eau et de lumière.

dimanche 3 août 2008

Le cinéma muet dans le Berry




Mais que vais-je mettre dans ces beaux paysages de la campagne Berrichonne que j’ai rapportés d’une belle promenade avec Graine de Cannelle ?
Je ne vais pas parler de Georges Sand et de ses promenades romantiques avec Chopin, le pianiste tourmenté, ni de ses personnages de ses romans, ceux de la mare au diable et des maîtres sonneurs. Vous trouverez ça dans tous les dépliants touristiques et même sur les ondes de France-inter avec le comédien Arditi dont la voix chaleureuse et grave nous emmène sur les chemins mystérieux qui vont guider le grand Meaulnes vers l’amour de sa vie.
Non, je vais mettre autre chose. J’ai bien pensé aux Pieds nyclés, mais Filochard, Croquignol et Ribouldingue font toujours leurs coups pendarts à la ville. C’est le même problème avec Bibi Fricotin. Lili est plus nature. Tiens je pourrai mettre le professeur Minet qui essaierait d’attraper avec une épuisette, les papillons qui vont de fleurs en fleurs et comme il est un peu myope, maladroit et peu chanceux, il se loupe et tape sur un essaim de guêpes qui le poursuit. Il finit par se précipiter dans une rivière où sur la rive Lili et ses copines pouffent de rire en le voyant trempé tout habillé. Bon, là-dessus je ne vais pas vous mettre comme musique la Bourrée des quatre péteux, - même à France-inter dans leur publicité sur le Berry, ils ne vous mettent pas un seul air de vielle à roue ou de cornemuse, ils vous mettent au piano une valse de Chopin; non, je vais vous mettre toujours au piano quand même, un petit air de ragtime et du coup tout le monde est un peu moins triste, un peu moins seul, tout le monde se libère et passe pardessus les conventions comme l’eau des ruisseaux passe pardessus les vannes des biefs devenus inutiles ainsi que les ruines mélancoliques du moulin, abandonné au fond du vallon.