jeudi 30 avril 2009

La métarmophose du pissenlit




Votre corps est une fleur de pissenlit qui se transforme en une bulle cotonneuse dont les fragments vont s’éparpiller dans les airs au souffle du vent qui caresse la plaine où par endroit ondulent les nappes d’or des champs de colza dont le parfum entêtant se mêle dans notre âme au chant de l’alouette qui par de là les nuages blancs devient invisible dans l’étendue du ciel bleu.

mardi 28 avril 2009

La porte des lilas






La bouche de pierre aspire les parfums des jacinthes, des lilas et des feuilles de cerisier qui enivrent le jeune noble ambitieux et jaloux de son rival qu’a choisi celle qu’il aimait en secret. Assis sur un banc, il regarde sans voir les vitraux qui racontent la mort puis la résurrection du Christ. Sa tête résonne comme si elle était pleine de cloches de pâques qui vont apporter aux enfants, les œufs, symbole de vie et de renaissance alors que le rossignol chante une chanson triste car l’amour n’est plus là et que le coucou ne cesse de lui répéter : « Qu’attends-tu ? Qu'attends tu ? Avec la robe et la crosse, deviens évêque et la sagesse tu auras ».

mercredi 22 avril 2009

Le cerisier divin



Tête en l’air, la jeune fille reste silencieuse sous le cerisier en fleurs. Demain sera le plus beau jour de sa vie. Vêtue de blanc, au bras de son époux, elle sortira de l’église, un bouquet à la main, à la lumière du jour sous le son éclatant des cloches et les acclamations des invités qui lanceront des pétales de fleurs dont le mouvement tourbillonnant inspire toujours les âmes éprises de solitude et de méditation à laquelle s’adonne le moine du pays du levant qui après avoir passé le portique regarde à l’ombre du temple face à la mer, la brise printanière agiter le cerisier en fleurs dont les beautés si fragiles représentent pourtant les forces spirituelles qui assurent dans un champs de lumière, l’azur idéal de l'harmonie universelle.

samedi 18 avril 2009

L'ambiance nocturne de la place plumereau



Le soir, la place est devenue une grande ruche bourdonnante. Les gens sont tranquillement assis mais se rendent –ils comptent qu’ils produisent un murmure énorme tous occupés qu’ils sont à cueillir leurs raisonnements dans la fleur des idées et à faire passer autour de la table le miel de leurs émotions ? Et ces milliers de paroles, se perdent-elles dans l’air ? Et si elles se concentraient en un point, source de signes dont l’énergie produirait un autre monde où se trouverait une ville avec sa place et ses vieilles maisons à colombages, traversée par un beau fleuve chargé d’histoire dont le murmure des eaux nous renvoie à l’eternel retour des formes, des sons et des couleurs.

lundi 13 avril 2009

Songe d'une nuit de printemps


Dans la nuit de pleine lune, des ombres se poursuivent entre les buissons : les amoureux n’attendent même pas l’été pour s’aimer et se haïr. C’est un ballet fantastique de sentiments de haine et d’amour, où certains nagent dans le bonheur mais pas pour longtemps car le père de la fille s’y oppose, où d’autres sont plongés dans l’effroi et la solitude parce qu’ils ne sont pas payés de retour. Même le Dieu de l’amour y perd son latin car un serviteur a mis de la poudre sur la reine endormie et à son réveil, elle tombe amoureuse d’un serviteur à tête d’âne. La lune roule dans les nuages au rythme de la passion et entraîne tout ce beau monde dans une danse sans fin qu’accompagnent les lutins avec leurs flûtes et leurs tambourins dont les airs enchantent le hibou, niché dans son arbre, qui rêve les yeux ouverts où se reflète la lune maintenant voilée.

dimanche 12 avril 2009

Le printemps nouveau est arrivé.




Depuis un mois, le fortissia annonce le printemps avec son jaune éclatant comme une trompette. Peu à peu, les arbres et les buissons lui emboîtent le pas et les feuilles apparaissent avec leur vert tendre comme un haut bois. Puis viennent les pâquerettes et les fleurs de pissenlits qui s’égrènent comme des notes de piano sur l’harmonie de l’herbe qui ondule sous la caresse du vent doux comme le son d’une flûte dont la mélodie envoûte deux tourterelles qui, sorties du poirier couvert de lierre, décrivent des arabesques, derniers signes pour les âmes qui errent entre ciel et terre pour qu’elles puissent retourner à la source éternelle où la symphonie de la terre se concentre sur elle-même pour devenir le son originel de la naissance du monde.

mercredi 8 avril 2009

Crépuscule du fleuve


Avant de s’enfoncer dans les profondeurs de la forêt, le cerf regarde encore les larmes d’or du soleil se refléter dans l’eau sombre dont la couleur va bientôt se confondre avec les arbres déjà noirs et le château qui surplombe la rive du fleuve. Tout le long du jour, il a couru à travers bois, poursuivi par la meute des chiens dont les aboiements ponctués par le son du cor de chasse finissent par étreindre comme un étau son cœur angoissé. Aujourd’hui, il a réussi à se sauver. C’est pour cela qu’il regarde encore les reflets d’or sur l’eau presque noire, le soir au bord du fleuve. Le soleil va disparaître comme lui, un jour où vaincu par la fatigue et les morsures des chiens, il attendra le coup de grâce du piqueux qui pourrait avec sa dague – si c’était la coutume, extraire le cœur avant la curée et l’élever vers le ciel comme le faisaient les aztèques lorsqu’ils sacrifiaient leurs prisonniers au temple du soleil à partir duquel la nuit, ils observaient la voix lactée, frontière des vivants et des morts, dont la forme et sa place dans l’univers, leur donnaient à penser que c’était un pont qu’empruntaient les défunts lors de leur retour annuel sur la terre.

mercredi 1 avril 2009

Le mur de l'église


Le mur de l’église est devenu au fil du temps une tapisserie de pierres rouges et blanches qui écrivent à la lumière du ciel, la partition des premiers chants du monde. Combien de voix ont-elles résonnées - de gens aujourd’hui disparus, contre cette matière devenue sacrée au quelle les hommes se réfèrent toujours pour capter l’énergie de cette mémoire, confidente des siècles passés et à venir et dont l’attrait est aussi puissant qu’un aimant au point que tout un peuple encore vient se lamenter, prier et déposer des petits billets de vœux entre les grosses pierres sur lesquelles avait été bâti le temple de Jérusalem.